Cette semaine, nous avons décidé de vous parler de nutrition. On pense souvent aux fêtes de fin d’année comme à une période durant laquelle on est amené à manger plus riche. Certaines personnes ne s’en préoccupent pas outre mesure, mais pour d’autres, cette idée peut être source d’angoisses et d’appréhensions.

Cet article se base en partie sur un épisode du podcast BCBT (disponible sur Binge Audio), animé par la diététicienne parisienne Ariane Grumbach. Celle-ci a en effet dédié une émission à la question du corps et des saisons. Sa réflexion est partie d’un phénomène qu’elle a observé sur les réseaux sociaux, à savoir l’apparition du hashtag #winterbody, opposé au #beachbody ou #bikinibody. Elle a également réalisé que beaucoup de ses patients évoquaient des variations de poids en fonction des saisons, comme s’il était considéré comme normal que le corps s’enrobe en hiver, puisqu’on le montre moins.

Elle dit avoir été souvent confrontée à des variations de 2 ou 3 kilos entre l’hiver et l’été, et que la plupart des gens qui les observent semblent trouver cela naturel. Cependant, la diététicienne explique qu’une personne régulée qui mange de façon intuitive devrait maintenir son poids tout au long de l’année, même si des petites variations sont possibles.

Selon Ariane Grumbach, les variations de poids saisonnières sont liées à plusieurs idées largement répandues mais pas toujours fondées sur des faits réels. Par exemple, beaucoup de gens semblent penser qu’il faudrait manger plus quand il fait froid. Il est vrai que le corps dépense plus d’énergie pour réguler sa température interne quand il fait froid et qu’on a donc besoin de plus de calories si on est longtemps exposé au froid. Cependant, cela ne s’applique que si on passe de longs moments à l’extérieur, que ce soit pour le travail ou la pratique d’un sport d’hiver. La plupart des gens vivant et travaillant en ville n’ont pas à lutter contre le froid et donc n’ont pas besoin de manger plus en hiver. Cette notion était probablement pertinente à une époque où on passait plus de temps dehors, et cette idée a ainsi été transmise de génération en génération. Malgré ces idées préconçues, on devrait essayer de rester à l’écoute de son corps afin de s’assurer que l’on a réellement plus faim qu’à d’autres moments de l’année et adapter son alimentation en conséquence.

Beaucoup de gens semblent aussi penser que l’on mange globalement plus calorique en hiver, pensant par exemple aux plats comme la raclette ou la fondue, alors qu’on se tournerait d’avantage vers les salades en été. Si on y réfléchit, ce n’est pas toujours vrai, car il existe de nombreux mets d’hiver sains et légers, comme les soupes et certains plats mijotés par exemple, et que l’été est également la saison des glaces et des apéros. On a aussi parfois l’impression qu’il y a moins de légumes en hiver, alors qu’on en trouve tout autant de sortes qu’en été. Ce qui est vrai par contre, c’est qu’ils sont parfois moins appréciés, plus longs à préparer et qu’on ne sait pas toujours comment les apprêter.

On observe également une tendance à moins se dépenser en hiver ce qui, si on n’adapte pas ses apports caloriques, peut entraîner une prise de poids. Beaucoup de gens semblent avoir plus de difficulté à se motiver pour le sport, surtout en plein air, durant la saison froide. Cependant, il devrait être possible de maintenir sa routine sportive en hiver, surtout si elle fait partie de ses habitudes. Il existe beaucoup de manières de rester en mouvement en hiver, que ce soit en pratiquant des sports en salle, comme le CrossFit, en allant à la piscine ou en profitant de la neige et des journées ensoleillées pour faire du ski, de la raquette, de la randonnée, etc.

Ariane Grumbach a observé, chez de nombreux patients, un besoin non pas physique mais émotionnel et psychologique de manger des choses plus grasses, plus sucrées, en d’autres termes plus réconfortantes en hiver. Chez certaines personnes, ce besoin est lié au fait qu’elles souffrent du froid et du manque de lumière. Il est vrai que le manque de lumière a un effet sur la sécrétion d’hormones (notamment la sérotonine) et donc sur l’humeur. Pour certains, compenser ce manque d’entrain en se ménageant des petits moments de cocooning est suffisant. Mais, pour d’autres, le moral peut être durablement affecté par l’hiver chaque année. Les personnes les plus sensibles peuvent ainsi souffrir de dépression saisonnière, qui se traduit par une grande fatigue et une baisse de moral. Dans ces cas là, il est possible de faire des cures de luminothérapie pour agir sur l’horloge biologique et compenser en partie le manque de lumière naturelle. On peut également essayer de sortir le plus possible, surtout les jours de soleil, afin de faire le plein de lumière. Même chez ceux qui ne souffrent pas des changements météorologiques, la période des fêtes peut être émotionnellement chargée pour différentes raisons, et on sait que les soucis émotionnels ont une influence sur le régime alimentaire et qu’ils peuvent donc expliquer des prises de poids saisonnières.

Pour ces différentes raisons, ont peut avoir l’idée, l’envie ou l’impulsion de manger plus en hiver. Cependant, il n’est pas souhaitable d’entrer dans une logique de balancier permanent entre l’hiver où « on se lâche » et l’été où on se met au régime parce qu’on va être amené à exposer d’avantage son corps. En fonctionnant ainsi on entre dans un cercle vicieux de privations et de craquages. Souvent, quand on atteint un certain poids grâce à un régime restrictif, on ne parvient pas à le maintenir, ce qui nécessite de refaire un régime après chaque période où l’on est moins strict, et cela n’est souvent plus lié aux saisons. Dans les cas les plus problématiques, on reprend à chaque fois plus de poids, ce qui entraîne souvent de la culpabilité et une baisse d’estime de soi.

Ariane Grumbach recommande d’abandonner les logiques de régime, de privation et de discipline. Il faudrait plutôt essayer de manger de tout à chaque saison et de toujours écouter son appétit. Il est aussi souvent nécessaire de travailler à remettre la nourriture à sa juste place, et à tenter d’éviter de l’utiliser pour calmer ses émotions. Ainsi, on peut atteindre son poids d’équilibre qui se maintient au fil des saisons et des irrégularités de la vie. Nous vous rappelons qu’en tant qu’adhérents 975 vous avez la chance de pouvoir profiter des services du Cab’, qui propose des suivis en diététique et nutrition. Toutes les informations dont vous pourriez avoir besoin sont disponibles sur le site du Cab’: www.lecab-espacesante.com. Vous pouvez vous tourner vers son personnel pour vous aider

  • à manger avec plaisir, au gré de vos besoins
  • à remettre la nourriture à sa juste place dans vos vies
  • à rester bien dans vos pantalons (ou vos leggings) toute l’année

Bien sûr, en nutrition comme en CrossFit, on vise la progression et le respect de son propre rythme plutôt que la perfection!

Pour finir l’article de cette semaine sur une note plus personnelle, j’ai à coeur de recommander les services du Cab’ sur la base de ma propre expérience. J’ai commencé un suivi avec Marie, qui se forme actuellement en nutrition holistique, et au-delà des améliorations physiques que j’ai commencé à sentir très rapidement, j’ai l’impression d’avoir la possibilité de construire un rapport sain et apaisé avec la nourriture pour la première fois de ma vie d’adulte. J’en discute très volontiers plus en détails avec ceux que cette thématique touche, vous savez où me trouver!